Le XIXe siècle est synonyme pour Eybens des prémices de développement du territoire. Le village reste essentiellement agricole, avec petits commerces et cafés. Cependant, l'activité économique apparaît avec l'implantation de tuileries, rendues possibles par la présence d'importants dépôts d'argile. Le XIXe siècle sera également marqué par le bref passage de l'Empereur à Eybens, lors de son trajet de retour à Paris après avoir quitté l'île d'Elbe.
En direction de Grenoble, on trouve les "petits marais" et les "grands marais", utilisés pour la culture du chanvre (servant à la confection de textile), qui seront par la suite asséchés pour permettre le développement de l'exploitation agricole. Autour de l'église et de son cimetière, se trouve le centre eybinois, avec échoppes et cafés. Entre les marais des Maisons Neuves et le Bourg, des hameaux diffus, tels que le Muret ou les Javaux, avec quelques cafés, des lavoirs et fontaines.
Les Eybinois sont majoritairement de petits cultivateurs, artisans ou commerçants, qui tirent parti de l'environnement naturel eybinois et de ses collines boisées. Le maraîchage reste moins développé à Eybens qu'à Gières ou encore Saint-Martin-d'Hères, toutefois on trouve de nombreuses exploitations, surtout dans les secteurs du Val et des Maisons Neuves après assèchement des marais.
On note aussi la forte présence de vignes, tant en plaine que sur les côteaux eybinois. Cette culture était avant tout liée au mode de vie de l'époque, où le travail de la terre était particulièrement pénible et intense. De fait, la consommation de vin était importante et la fabrication du vin n'avait pas forcément de visée commerciale.
Ce ruisseau est une source de préoccupation constante depuis bien longtemps, en raison des multiples crues et inondations qu'il a générées. Il donne lieu à d'importants travaux au XIXe siècle, tels que la création d'un canal de dérivation alimentant moulins et battoirs. On installe également un moulin à broyer le ciment en 1839.
En 1802, une première briquèterie est fondée à Eybens. Il s'agit de la plus ancienne activité manufacturière de la commune. Cette industrie est rendue possible par les nombreux dépôts d'argile de bonne qualité présents sur la commune.
Plusieurs tuileries semblent fonctionner conjointement entre 1810 et 1914, implantées sur l'ancienne route de Vizille. Les désagréments liés à cette industrie sont importants pour les riverains (fumées, chaleur) et les plaintes se retrouvent dans les documents d'archives.
Pourtant, les tuileries d'Eybens sont très productives et emploient au milieu du XIXe siècle jusqu'à 65 personnes. Ce secteur, considéré comme la première "zone d'activités" d'Eybens, comprend aussi durant la seconde moitié du XIXe siècle une scierie, une fabrique de fûts, une usine de goudron, et même un dépotoir de vidange militaire.
Enfin, en lien avec le développement économique et social, le XIXe siècle voit émerger les prémices de l'action sociale. Un Bureau de charité ouvre en 1834 à Eybens, puis c'est un Bureau de Bienfaisance qui est mentionné autour de 1866, ou encore une assistance médicale gratuite et obligatoire (AMG) en 1896.
Eybens est marquée par le passage de Napoléon, le 7 mars 1815, de retour de l'Île d'Elbe. La légende locale, pas forcément plausible aux yeux des historiens, raconte qu'il se serait arrêté dans une auberge de la commune, où il aurait, entre autres, pris un bain de pieds. Le chaudron du supposé bain est toujours visible dans le hall de la mairie !
La portion de route comprise entre Vallauris (où Napoléon débarqua en 1815) et Grenoble, a été nommée Route Napoléon en 1932 à la demande d'un groupe d'élus locaux. Eybens est l'une des communes traversées par cette route (la Nationale 85). Napoléon cheminera ensuite jusqu'à Paris où il remontera sur le trône suite à la fuite de Louis XVIII.
La période dite des Cent-Jours débute alors, marquée par l'épisode de Waterloo, la seconde abdication de Napoléon puis son exil à l'île de Sainte-Hélène.
A la fin du XVIIIe siècle, l'école avait commencé à se structurer sur Eybens, mais ce n'est qu'au milieu du XIXe siècle qu'elle se consolide. Vers 1870, l'école communale se trouvait place du Bourg ; en 1890 un nouveau groupe scolaire est construit (l'actuelle Maison des associations), qui comprend une école de garçons, une école de filles, une maternelle et la mairie.
- Collectif : Eybens, histoire & mémoire vive (publication de l'association l'Histoire d'Eybens).
Cette publication est disponible à la médiathèque d'Eybens en consultation et prêt.
- Lilian Vargas, ADAYG : Empreintes – Evolution de la vie agricole et rurale des communes d'Eybens, Gières, Herbeys, Poisat et Saint-Martin-d'Hères. (publication SMH histoire – Mémoire vive n°4).